Samoa, une île "far far away"...

16 h 59 Chantal et Sylvain 0 Comments


JEUDI, 5 décembre (Jour 245) 

au MERCREDI, 11 décembre (Jour 251)

J
eudi 9h30 pm
On atterrit à Samoa. On pouvait sentir dès l'embarcation, que nous allions vers une île isolée. Une foule de Samoans rapportait de gros cartons... donc le line-up à l'embarcation de Auckland fut lent. On était presque les seuls "blancs", une drôle d'impression d'être soudainement une "minorité visible". Des gens nous demande d'où on vient... qu'est-ce qu'on vient faire... et un père de famille insiste pour me donner son collier de bonbons. Dès la sortie de l'avion, on a eu notre première bouffée de chaleur (le même feeling pour le québécois qui arrive à Cuba). On se fait spotter assez vite par les taxi drivers, un jeune nous conduit jusqu'à notre hôtel, situé à 15 minutes pour 30 talas. Il est tard et tout est fermé, on se prend donc 2 bières au lobby... tant pis, on mangera demain. Content d'être dans notre petite maisonnette au Airport Lodge à Lalovi, on fait tourner le ventilo au-dessus du lit.


Vendredi 6h30 am

On frappe à la porte. Notre petit déjeuner était prêt. Anyway, le chant du coq nous avait réveillé bien avant... Nous étions les seuls à manger sur leur terrasse à cette heure. Faut dire qu'on ne voulait pas manquer le ferry de 8h00 vers Savai'i. Le même chauffeur de taxi vient nous reprendre à l'hôtel, disons qu'il s'était habilement proposé la veille. Rendu au ferry, on voit des travailleurs (on suppose) qui débarquent de Savai'i avec toute sorte de matériels à vendre (on suppose encore). Nous sommes très très peu de touristes lors de l'embarcation. Après 1h15 de ferry, on est arrivé. Cette fois, on évite les taxis et les bus, on marche! On se dirige vers une compagnie de location de voiture, qui s’annonçait à 50 talas par jour (Salelologa). Finalement, on aura payé notre voiture 140 talas par jour! Le supposément "deal", ne se faisait plus (ouais ouais...). Bon cette fois on roule, enfin un peu d'air... Quasi tout le monde nous sourit, les enfants nous font des tatas. On ne peut pas vraiment se perdre sur cette île, il y a une seule route qui fait le tour. La limite de vitesse est en moyenne 50 km/h, et on comprend assez vite les raisons; l'état des routes, beaucoup de gens marchent et il n'y a pas souvent de trottoir, des chiens errants partout, des traversent de cochons et de poules, sans oublier les nombreux enfants! On s'est donné 3 jours pour faire la boucle à Savai'i, ensuite on retournera à Upolu pour terminer notre semaine de découverte. Notre première activité, fut de s'arrêter marcher sur la Saleaula Lava Fields. C'est là que le Mt Matavanu a fait des ravages entre 1905-1911, ce volcan toujours actif, a détruit sur 40 miles carré tout ce qui se trouvait sur son passage. Dans certaines régions, la profondeur de la coulée de lave était de 400 pieds. De village en village, on voit une foule de petites cabanes qui vendent des trucs... c'est en fait leur "magasin général". Je vous avertit, il ne faut pas avoir de grosses attentes. On est juste heureux à un moment donné de trouver des pommes dans un frigo, s'acheter une bonne bouteille d'eau fraîche et trouver des petits pains qui ont du goût. La vie semble relativement pauvre à Savai'i. Un Beach Fales à Manase, pourquoi pas. En gros on paye 70 talas par personne, pour dormir dans une cabane sur pilotis au bord de l'eau. Le repas du soir et le petit déjeuner sont inclus (faut savoir que le concept de "Beach Fales" est très répandu et accessible à Samoa). La baignade nous fait du bien, normal, à 30 degrés ce n'est pas du luxe... On y a fait du snorkeling, il y a une foule de coraux et de petits poissons colorés; c'est tout simplement magnifique! Le seul hic de l'endroit, des coqs se pavanaient dans la cours commune des Beach Fales, donc facile à imaginer que leurs cris étaient assez désagréable au petites heures du matin (encore). Décidément, on va devoir se familiariser vite au rythme Samoan! ;-) Sachez, qu'on fut leur seul client.




Samedi

On poursuit notre route en s'arrêtant aux points d'intérêts sur le guide du Jasons. Seul guide touristique trouvé d'ailleurs, sur cette île du Pacifique. Nous l'avions préalablement commandé via internet gratuitement. Au moins, on avait une carte! Seule carte existante à ce jour, car les gens sur l'île n'ont rien d'autre à vous donner. C'est assez rustique ici... La plupart des maisons n'ont pas de murs (donc on voit tout), et plusieurs n'ont pas l'électricité. On a vu quelques télévisions, mais c'est très rare. Ils ont quasi tous des jardins, coqs, poules, cochons et parfois un cheval dans leur cours. Il y a aussi beaucoup d'églises, toutes différentes à leur façon. Pour notre deuxième nuit, on décide d'aller jusqu'à Falealupo, où le sunset serait le plus beau du monde (apparemment). On s'arrête donc au Beach Fale de ce village, la grille est ouverte mais aucune maison de paille n'a de lit ni de rideau... le tout semble dé-ser-tique. On a tellement chaud qu'on va au minimum se tremper les pieds dans l'eau et soudainement quelqu'un arrive. La petite famille de propriétaires vit de l'autre côté de la rue en fait (contrairement au premier Beach Fale où la famille vivait à l'intérieur de la zone de locations). Un homme est donc revenu avec deux matelas et draps propre sur le dos et nous a monté notre maison sur la plage en moins de 10 minutes! Vous avez compris que nous étions (encore une fois) leur seuls clients. On savait que nous étions dans la saison des pluies, donc la saison morte... mais tout de même! On est loin de se plaindre, car pas mécontent du tout d'avoir cette plage à nous. On y refait du snorkeling, cette fois les coraux sont encore plus beaux! Pour une fois nous sommes loin des coqs! Seule une famille de cochons vient marcher parfois sur notre plage. On profite du superbe coucher de soleil (évidemment), et on s'endort au bruit des vagues.




Dimanche matin

Des cloches sonnent... Elles annoncent que la messe débute bientôt. Le dimanche à Samoa c'est sacré! On voit des gens défiler dans la rue avec leurs vêtements blancs immaculés, ils marchent vers leur église. Rare sont ceux qui travaillent le dimanche, et ils n'ont pas le droit de vendre de l'alcool ce jour-là! La seule exception est dans un resort. On a donc respecté cette journée sacrée en faisant abstinence d'alcool. Ce fut un peu plus difficile d'accepter le fait que quelques activités soient fermées (ex.: Pulemelei Ancient Mount & Afu Aau Waterfall). On ne pouvait malheureusement pas les reporter à lundi, car il nous restait l'île de Upolu à visiter. Nous sommes donc resté plus longtemps que prévu, à visiter Alofaaga Blowholes et marcher sur la coastal track. Un blowhole est en fait une faille dans les rochers par où s'engouffre l'eau de mer et provoque d'immenses geysers. Très impressionnant de voir et d'entendre le bruit de ces jets d'eau qui peuvent atteindre 30 mètres de hauteur! Ensuite on a suivi la coastal track, en espérant trouver l'ancien village de Fagaloa pour se baigner dans sa waterfall. Malheureusement, sans guide ce fut peine perdue et on rebroussa chemin. Contrairement à la NZ, les tracks sont inexistante on dirait... c'est carrément la brousse! On a tout de même bien profité des piscines naturelles sur les falaises de la coastal track (plus que bienvenue avec cette chaleur). En fin de journée on se book un vrai hôtel; au Lusia's Lagoon Chalets. C'est intime, il y a une belle vue et on y mange bien. Sylvain regretta son Beach Fale avec sa vue directe sur l'océan Pacifique, mais moi j'étais bien heureuse du confort de cette chambre!


Lundi

Avant de prendre le ferry on va faire un tour au marché. Il y avait des bananes géantes, de la nourriture pour les locaux et des accessoires pour les touristes. Je me suis acheté un lava-lava que tout le monde porte ici, incluant les hommes. Un bout de tissu très agréable à porter sous cette chaleur et humidité. Sur le ferry de 10h, on fait la sieste comme tout le monde. On décide de prendre le bus jusqu'à l'aéroport (1 tala par personne), car c'était une expérience à vivre... En gros un bus ici, c'est un vieux tas de ferraille coloré qui roule - on ne sait pas trop par quel miracle! Dans notre brochure (Jasons) on disait trouver notre compagnie de location de voiture à l'aéroport, mais on avait tort. Les compagnies de location se synchronisent avec l'arrivée des vols aériens, et non du ferry bien sur (on avait pris une chance). On est donc pris là, avec nos sacs et notre téléphone néo-zolandais qui ne fonctionne pas en Samoa (probablement car nous payons toujours à la carte, sans forfait). Heureusement, un Samoan nous laisse appeler avec son portable. La compagnie peut être ici dans 1h, mais les frais semblent plus élevé que lorsque j'avais appelé pour connaître leur tarif via la NZ. J'hésite, et je raccroche. Après une discussion avec l'homme (...) on décide de changer nos plans à la dernière-minute. Pourquoi ne pas louer la voiture que 2 jours au lieu de 3, et commencer par visiter la ville de Apia. Après tout, le bus est cheap et une ville ça se marche bien quoi. On économisera 1 journée de location. Finalement on finira pas prendre un taxi à 50 talas pour faire 45 minutes de route de l'aéroport jusqu'à Apia. La route nous semble longue, mais on a le temps d'observer la différence entre les deux îles. Les maisons sont un peu plus "solides", et il y a nettement plus de gens et d'édifices sur l'île de Upolu. On se fait déposer près de la Marine Reserve, où l'on se prend un hôtel près de la compagnie de location de voiture pour le lendemain. On débute par du snorkeling à Palolo Deep Marine Reserve où on loue le kit complet! Avec des palmes on peut avancer plus aisément. Ce fut notre plus belle expérience de snorkeling à Samoa! On retourne à notre hôtel heureux, et on se prépare pour notre sortie en ville. Il y a autant de chiens errants à Upolu qu'à Savai'i, ils font pitié à voir... si maigres et ils ont si chaud. Dans le guide ils mentionnent aux touristes de ne pas s'en approcher car ils peuvent être agressif. Ce jour-là, on a vue 4 chiens se battre en pleine rue pour défendre leur territoire (le territoire en question était un bout d'ombre sous un camion). La partie comique, fut lorsqu'on s'arrêta à l'office de tourisme pour se faire recommander un bon restaurant, car on voulait manger "local". Les trois femmes se sont toutes regardé ne sachant pas quoi nous suggérer. Apparemment, on ne mange pas Samoan dans la capitale de Apia! (????). On trouva au restaurant Sails sur la pointe de Mulinu'u avec vue sur l'océan, où un gentil serveur était content de parler à des étrangers. Au loin, je voyais un homme qui essayait de noyer son vieux frigidaire dans l'océan... J'ai voulu faire semblant de prendre une photo de Sylvain pour cadrer la scène derrière lui, mais notre serveur (trop gentil) s'est empressé de nous prendre en photo. C'est pour vous dire qu'à Samoa, ils n'ont pas la même préoccupation sur la pollution. On voit souvent des déchets sur le bord de la route, dans la forêt et près des cours d'eau. Vraiment dommage. Sur le chemin du retour, on s'arrête pour prendre en photo des pêcheurs avec leurs filets.


Mardi

On loue notre bolide à Funway Rentals. En parlant de bolide, sur les deux îles on a eu l'impression d'avoir des voitures en fin de vie. Celle à Savai'i, avait le bomper attaché avec un bout de t-shirt. Et celle à Upolu, faisait un bruit bizarre dans les courbes et la porte arrière ne barrait pas! Je vous épargne d'autres détails nébuleux... On pense qu'il est préférable de réserver d'avance sa location de voiture à Samoa (car les prix sont plus élevés une fois sur place), et il faut définitivement faire une inspection minutieuse avant de quitter le parking. On a roulé jusqu'au Fish Market, car nous étions curieux de voir les poissons frais qu'ils y vendaient. Désolé Jean-Marc, mais on était un peu gêné de prendre les poissons en photo vue la tête des vendeurs insistant (mais tu peux regarder cette vidéo). Il y avait de gros poissons de toutes les couleurs, dont la plupart que je n'avais jamais vu de ma vie! On quitte Apia pour faire notre première activité tout près; Papaseea Sliding Rocks! Malheureusement, il avait tombé une pluie torrentielle durant la nuit donc il était interdit de s'y baigner à cause du niveau de l'eau. On a pris des photos, mais sachez que l'eau est beaucoup plus claire normalement. Le concept est de glisser sur les rochers pour faire une chute de 5 mètres dans la "piscine". En passant, on pense que les Samoans sont très pudique car les femmes se baignent généralement habillées, et on a vue des hommes garder leur t-shirt. Sur la pancarte de Papaseea Sliding Rocks, ils mentionnent qu'il y a une partie de la chute réservée aux hommes et une autre aux femmes. On ne saura jamais si les gardiennes du site nous auraient laissé se baigner ensemble Sylvain et moi. On a poursuivit notre route et fait un arrêt pour admirer un waterfall, en chemin vers le fameux To Sua Ocean Trench. C'est un endroit naturel de baignade idyllique. Les photos parlent d'elles-mêmes. C'est LE cliché qui est souvent mise de l'avant lors des publicités touristiques pour Samoa. Notre dernier hôtel fut agréable, ça faisait bizarre de côtoyer des touristes cette fois. J'ai vraiment aimé notre "moderne" beach fale avec balcon, au Litiasini Beach Resort. Dans les guides, ils décrivent cette plage comme étant la plus belle de Samoa. Cependant, le tsunami de 2009 a touché cette partie de l'île et ses coraux sont complètement détruits. On fit la rencontre d'un jeune couple néo-zolandais en lune de miel, Sarah & Anthony, avec qui on passera une partie de notre journée le lendemain.


Mercredi

Ça y est... notre dernière journée à Samoa. On profite le plus longtemps possible de notre chambre et de la plage. Un dernier tour de char en solo, avant d'aller chercher Sarah & Anthony à To Sua Ocean Trench (notre activité de la veille). N'ayant pas de voiture, nous leur avions proposé d'aller les chercher puisqu'on avait le même vol en soirée vers Auckland. On s'arrêta au Sopoaga Falls, où en plus d'admirer la chute d'eau, on a marché dans leur magnifique jardin. Nous avons pris des photos d'ananas et de plantes que nous avons découvertes et parfois goûté durant notre séjour à Samoa. Ce fut notre seule journée pluvieuse, car en général ça tombait surtout pendant le nuit. Nous avons donc été chanceux côté température. Notre dernière activité, fut à Pilua Cave Pools, où une foule de jeunes s'y baignaient. Il y avait un filet de volley-ball juste à côté, et nous avons joué une game avec les jeunes (dans la boue). Ils sont ma foi tous très bon au volley. On a profité de l'eau fraîche, nagé dans la cave, on y a même sauté de haut! Bref, beaucoup de plaisir. Retour à Apia, dans un restaurant italien pour terminer l'expérience et hop, on roule déjà en direction vers l'aéroport. C'est en soirée, quand il fait moins chaud, que tout le monde se donne rendez-vous dehors sur les nombreux terrains de volley-ball et de rugby. Certains prennent même le temps de se retourner pour nous saluer une dernière fois. Voilà, c'est bel et bien terminé... un 4h de vol pour retourner à Auckland.


Ce qui nous a le plus marqué à Samoa :

- le snorkeling, les coraux, leurs poissons colorés
- leurs maisons sans murs, leur façon de vivre
- les gens qui nous saluent tout le temps
- voir des gens marcher dans la forêt ou dans la rue avec des machettes!
  (ça fait presque peur la première fois, mais on comprend vite que c'est leur outil de travail
  pour couper et ramasser feuilles et fruits)

- remarquer que les gens portent tous les jeunes enfants à bout de bras
  (et non, ils n'ont pas de poussette eux!)

- parfois il y a des tombes en face de leurs maisons (weird hein)
- les gens hyper propre et bien habillé le dimanche
- des filets de volley-ball un peu partout
- des terrains de rugby, où les poteaux sont parfois fait de simples bout de bois
- les gens qui vendent leurs fruits en face de leur maison (coconuts, ananas, papayes, bananes etc),
  sans oublier les petits stand de BBQ à 6 talas

- leur drôle de "dépanneurs"
- on a vu plus d'une fois, une femme portant ce traditionnel tatouage Samoa, le "Malu"

Ce que nous avons appris à propos de Samoa :

- Samoa Air, a une grille tarifaire en fonction du poids du passager. En plus, elle a nouvellement mis en place un format de siège "XL"
- L'agriculture emploie les deux tiers de la population active, et fournit 90% de l'exportation avec la crème de noix de coco, l'huile de noix de coco, le noni et le coprah
- Plus de 80% des terres sont détenus en propriété privée par des locaux
- Dans la culture Samoan, il est courant que les enfants donnent en majorité leur paye à leur parent. Souvent, même si certains vont travailler à l'étranger, il peuvent rester sous le seuil de la pauvreté pour expédier le plus de sous possible à leur famille à Samoa



Désolé pour ce long récit. En espérant vous avoir fait assez rêver, pour vous donner le goût d'aller visiter un jour les îles de SAMOA!


Chantal & Sylvain
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